Fonction RH : faire entrer la voix du salarié dans la stratégie de l’entreprise
Rencontre avec Céline, DRH de GT solutions, qui nous livre sa vision sur son métier et les mutations qu’elle observe dans le monde professionnel.
Céline, que faisais-tu avant d’arriver en 2018 chez GT solutions ?
J’étais directrice des ressources humaines (DRH) chez un négociant en vin, donc très en phase avec l’activité principale de la région bordelaise ! Puis j’ai eu l’opportunité de rejoindre GT solutions, un peu avant la passation de la direction générale entre Michel et Matthieu Sarrat. J’ai été attirée par la forte empreinte familiale de l’entreprise, que j’avais perçue à la fois en effectuant des recherches sur internet, mais aussi lors des différents entretiens que j’ai eus avec Michel et Matthieu.
Entre le vin et le transport, est-ce le grand écart ?
Totalement ! Ce sont deux mondes qui n’ont rien à voir. Le secteur du négoce en vin, c’est l’univers du luxe et de l’entre soi. Alors que le transport est connecté à la société. On a impérativement besoin de conducteurs pour approvisionner les magasins, les hôpitaux, les EHPAD, pour livrer les chantiers, et d’équipes sur les plateformes pour gérer les colis. On l’a bien vu pendant la crise sanitaire où nos salariés étaient en première ligne. C’est une activité essentielle.
En travaillant ici, j’ai l’impression d’être utile. Nos collaborateurs incarnent cet état d’esprit. Jamais un conducteur ne va laisser tomber son client. C’est vraiment marquant.
Le monde du transport et de la manutention est connu pour ses difficultés de recrutement. Que constates-tu ?
Depuis mon arrivée, les comportements ont changé et le Covid y est sans doute pour quelque chose. À tous les postes, les salariés sont plus volatiles, ils ont envie de variété. Je suis frappée par les moins de 30 ans qui quittent l’entreprise pour aller vers l’entrepreneuriat. Il faut accepter ces nouveaux modèles et faire avec ce renouvellement de notre effectif, tout en agissant bien sûr pour limiter le turn-over.
Comment ?
Depuis 5 ans, nous travaillons sur la rémunération, sur la reconnaissance via les distinctions GT, sur le management. Nous nous engageons également en faveur de l’emploi dans la distribution et le transport, à travers notre École du conducteur, ou via des démarches innovantes comme la labélisation Ambassadeur de l’emploi.
Y a-t-il une réalisation dont tu es fière ?
Sans parler d’une action particulière, le service RH a adopté un mode de fonctionnement plus souple. Nous avons changé de dynamique en nous adaptant aux évolutions, plutôt que de poser une organisation d’abord.
Cette posture est nouvelle. Parfois les équipes aimeraient faire une pause dans le changement mais on ne peut plus attendre, le monde va trop vite.
Un exemple pour illustrer cette agilité ?
Nous avons mis en place il y a 5 ans une équipe de chargés de recrutement en filiale. Au bout de 3 ans, nous nous sommes rendu compte que le modèle s’essoufflait, alors nous avons repensé le modèle. Il va encore évoluer cette année parce que cela correspond aux demandes du terrain.
C’est-à-dire ?
Dans notre secteur, le rouage essentiel, ce sont les conducteurs et les manutentionnaires. Cependant la réalité économique, géographique et opérationnelle en Vendée n’est pas comparable avec celle de l’Île-de-France par exemple. Nous devons apporter des réponses RH locales plus précises en tenant compte de l’humain, des écosystèmes, des clients… Changer notre approche pour être au plus près des besoins exprimés, en restant attentifs à ce que les gens soient bien dans leur poste. On veut garder nos salariés !
Qu’apprécies-tu le plus dans ta fonction ?
Sans hésiter, la variété des sujets abordés. Le service RH a un périmètre très large, qui comprend le juridique et le social, la qualité de vie au travail, la rémunération, le développement des carrières, la prévention, etc.
Cela demande une relation de proximité et de confiance avec tous les opérationnels. Seule, la fonction RH n’a pas de sens, elle comporte forcément une dimension collaborative nourrie par les échanges avec les autres services et avec les collaborateurs. À nous d’animer le dialogue social et de faire entrer la voix du salarié dans la stratégie de l’entreprise.